Sonatine est une maison d’éditions que j’aime beaucoup et je suis toujours très attentivement leurs parutions : je ne pouvais donc pas passer à côté de « Marilou est partout », premier roman de Sarah Elaine Smith, dont le résumé était très alléchant.
Une petite ville de Pennsylvanie est secouée par un fait divers : une jeune fille de dix-huit ans, Jude, disparaît après une altercation avec des garçons de son âge. A-t-elle été enlevée? A-t-elle fugué? L’affaire intéresse beaucoup Cindy, adolescente de quatorze ans, qui vit seule avec ses grands frères Virgil et Clinton depuis que leur mère a quitté le domicile familial, d’autant plus qu’elle connaissait Jude, qui avait été la petite amie de Virgil pendant deux ans. Ce dernier va tous les jours aider Bernardette, la mère de la disparue, qui a de gros problèmes psychiatriques et vit dans un brouillard permanent. Cindy, qui est déscolarisée, l’accompagne et se rend vite compte que Bernardette la prend pour Jude…
La trame de ce roman est intéressante et originale, mais il m’a laissé une impression mitigée. Si j’ai été ferrée par cette histoire, que j’ai lue avec avidité, car je voulais vraiment savoir comment elle allait se terminer (qu’était-il arrivé à Jude? allait-elle réapparaître? et qu’allait-il se passer entre Cindy et Bernadette?), je n’ai pas du tout accroché au style d’écriture, ce qui a nui à mon plaisir de lecture.
Cindy n’est pas un personnage auquel j’ai réussi à vraiment m’attacher, car je l’ai trouvée trop floue – mais c’est le propre d’une adolescente mal dans sa peau : elle n’est pas totalement finie en tant que Cindy, et n’arrive pas non plus à être complètement Jude, mais elle a réussi à me toucher, et j’ai apprécié également la description de son foyer : sa relation avec ses frères, l’amitié qu’elle lie avec la petite amie de Clinton…sa fascination pour Jude est également intéressante, une jeune fille belle et populaire qui détonne dans cet univers rural, à la limite du « white trash » : métisse, venant d’une famille aisée, instruite et cultivée (son père est professeur d’université)
En revanche, la partie du roman où Jude passe beaucoup de temps avec Bernadette – pourtant la plus importante pour l’intrigue – n’a pas fonctionné pour moi. J’ai trouvé que ce passage était brumeux, redondant et n’apportait pas grand chose au récit : Cindy traîne dans la maison en portant les lunettes de Jude, Bernadette plane…Elle est tellement perdue dans ses problèmes psychiatriques qu’il n’y a en réalité pas vraiment d’échange, de relation mère-fille, qui se noue entre elle et Cindy. Cela rend de facto le roman assez lent et poussif puisque l’intrigue s’enferre dans la maison de Bernadette. La fin m’a en revanche semblé beaucoup trop rapide et m’a laissé un goût d’inachevé.
« Marilou est partout » est un roman qui comporte beaucoup de bonnes idées mais qui ne m’a pas vraiment convaincue : choix narratifs étranges voire parfois peu crédibles, rythme lent, et style particulier. Même le titre m’a laissée perplexe. Un premier roman à potentiel, mais que j’ai trouvé inabouti.
Publié en Août 2020 chez Sonatine, traduit par Héloïse Esquié, 470 pages.
Lu via Netgalley France.
1ere lecture de la Rentrée Littéraire de Septembre 2020.
Oh oui cela m’arrive…je veux savoir la fin le pourquoi…mais le livre me laisse froide…alors bon je ne vais pas commencer celui-ci…;)
c’est exactement ça ! on est intrigué mais pas convaincu…
J’avais repéré ce roman, mais ai lu finalement Glory qui m’a tout à fait happée (et séduite par son écriture aussi, ce qui, comme toi, est des plus importants à mes yeux)
je n’avais pas repéré Glory, mais je vais regarder !
Hum ! moi les ados ça ne m’accroche pas du tout ! Je vais donc éviter.
effectivement, si ce n’est pas ta tasse de thé, évite…