« Dans la Maison Rêvée » est un récit autobiographique de Carmen Maria Machado dans lequel l’autrice américaine revient sur un événement qui l’a durablement marquée : une relation toxique dont elle a été victime de la part de sa petite amie d’alors.

L’autrice écrit ce texte avec le recul d’un certain nombre d’années, alors qu’elle est aujourd’hui mariée et heureuse en couple (paradoxalement via un rebondissement assez incroyable qu’elle nous raconte à la fin du livre) . Pour autant, elle est toujours marquée par les violences psychologiques subies – il y a d’ailleurs deux axes de narration, Carmen Maria Machado raconte cette histoire à la première personne, mais s’adresse également à celle qu’elle était à l’époque à la deuxième personne du singulier. 

Sa petite amie était jolie, intelligente, raffinée et paraissait très amoureuse au début de la relation puis est devenue odieuse, jalouse de manière paranoïaque, harcelante, violente verbalement, avec de très grandes variations d’humeur. A travers cette histoire éminemment personnelle, mais qui garde néanmoins un côté universel et peut parler à toute sorte de lecteurs, en couple hétérosexuel ou homosexuel, Carmen Maria Machado explore deux axes principaux : celui des violences conjugales (que l’on réduit trop souvent aux violences physiques, en mettant de côté les violences psychologiques) mais aussi, plus précisément, les violences au sein des couples de même sexe, un sujet encore peu reconnu et tabou.

Si le fond est très intéressant et éclairant, Carmen Maria Machado tire son épingle du jeu en proposant un récit à la construction inventive, chaque chapitre étant écrit « à la manière de… », tout en restant très accessible.

Une très belle surprise pour ma dernière lecture de l’année 2021, de la part d’une autrice que je ne connaissais pas – j’aimerais désormais découvrir son précédent ouvrage, un recueil de nouvelles nommé « Son corps et autres célébrations ».

Publié en Août 2021 chez Bourgois, traduit par Hélène Cohen, 384 pages.

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