Yeruldelgger – Ian Manook

Un titre imprononçable, une couverture vraiment peu attirante, a priori rien ne me tentait dans ce polar lu dans le cadre du Prix ELLE, et qui vient de recevoir le Prix des lecteurs Quais du Polar.

Pourtant le charme, si l’on peut dire vu la violence de l’histoire, a relativement opéré. Si l’écrivain est français, le roman a un décor plutôt original, puisqu’il se passe en Mongolie. L’inspecteur Yeruldelgger, qui donne son titre au roman, enquête sur l’assassinat de trois Chinois émasculés ainsi que sur la mort d’une petite fille retrouvée enterrée avec son tricycle. Des symboles nazis sur le cadavre des Chinois oriente les recherches vers le milieu néo-nazi mongol tandis que le passé douloureux de Yeruldelgger revient le hanter : il y a cinq ans, sa petite fille Kushi était enlevée et retrouvée morte par strangulation.
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L’atmosphère du roman est très réussie, et j’ai beaucoup apprécié de découvrir par cette lecture un pays, la Mongolie, dont j’ignorais absolument tout, que ce soit historique ou culturel. Mais pas sûr que l’auteur me donne envie d’y voyager, vu la somme des horreurs qu’il décrit. Outre le milieu néo-nazi et la police corrompue, il y a très peu de personnages féminins qui ne se fassent pas torturer ou violer, voire les deux. N’attendez pas de résolution classique des affaires : en Mongolie, les policiers ne semblent pas envoyer les coupables en prison, mais faire justice
eux-mêmes de façon expéditive.  L’histoire reste néanmoins prenante et haletante, même si je n’ai pas été tout à fait convaincue par la crédibilité des rebondissements de l’intrigue et de la façon dont elle est résolue. J’ai également regretté que le héros- l’inspecteur Yeruldelgger – concentre à peu près tous les clichés du policier loup solitaire, blessé à tout jamais par la mort non élucidée de sa fille cadette, en proie à l’hostilité de sa fille aînée, incapable d’ouvrir son cœur pour retrouver l’amour…
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C’est un thriller qui m’a accrochée, que j’ai trouvé bien écrit, notamment au niveau des descriptions -il m’a été facile de visualiser les scènes décrites, les paysages, j’imagine bien une adaptation cinématographique de ce livre- et j’ai apprécié le fait de découvrir un pays méconnu, mais même si Yeruldelgger reste une bonne lecture, ce n’est néanmoins pas un coup de cœur, et ma préférence pour la sélection « Policiers » ira donc aux Impliqués.

12 commentaires sur “Yeruldelgger – Ian Manook

  1. j'ai vraiment du mal à rentrer dedans…tout me semble exagéré et faux et à vrai dire même la découverte du pays ne me plait pas vraiment… là aussi j'ai l'impression que c'est très artificiel… Bref…pas emballée (mais bon, ça va peut-être décoler 😉

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