« Le Saut d’Aaron », roman tchèque de Magdalena Platzova publié en 2006 et traduit en français seulement quinze ans plus tard, trace le portrait de Berta Altmann, qui essaye de trouver sa voie en tant qu’artiste mais aussi en tant que femme, dans l’Europe Centrale des années 20 et 30…
On découvre le destin tragique de la jeune femme à travers le tournage d’un documentaire israélien, de nos jours. L’équipe interviewe une de ses proches amies de l’époque, Kristina. Sa petite-fille, Milena, se rapproche du cameraman israélien, Aaron.
J’étais impatiente de lire ce livre, car Berta Altmann est inspirée de Friedl Dicker-Brandeis, qui a enseigné l’art aux enfants du camp de Terezin, avant d’être assassinée à Auschwitz. J’aime les portraits de femme, j’aime l’art, j’aime lire des ouvrages sur la Seconde Guerre Mondiale, j’ai vu des dessins d’enfants détenus à Terezin quand j’étais à Prague, et je m’intéresse à l’histoire du camp de Terezin sur lequel j’ai déjà lu deux romans, « Une Forêt d’Arbres Creux » et « Lever de rideau sur Terezin ». Cependant, mon avis sur ce livre est plutôt mitigé.
La vie de Berta, cette jeune femme anti-conformiste, indépendante, m’a intéressée, mais son portrait m’a semblé assez plat, manquant de rythme et d’intensité. Le prisme du reportage était une bonne idée, pour donner un angle contemporain à l’histoire, mais j’ai trouvé que l’histoire entre Milena et Aaron prenait trop de place dans le récit, et l’affaiblissait, et je n’ai pas non plus compris pourquoi le titre fait référence à Aaron, personnage très secondaire de l’ouvrage, et non à Berta.
Surtout, je pensais vraiment que le livre s’attacherait à « l’art thérapie » mis en place par Friedl Dicker-Brandeis à Terezin, à son travail avec les enfants, mais finalement, à mon grand regret, cette période est seulement évoquée et pas pleinement exploitée par l’autrice.
Une lecture en demi-teinte.
Publié en Août 2021 chez Agullo, traduit par Barbora Faure, 256 pages.
1 commentaire sur “Le Saut d’Aaron – Magdalena Platzova”